J'ai cet article depuis longtemps en projet mais je n'arrivais pas à me décider... Le voici enfin ! J'espère par ailleurs ne choquer personne, mais en manque d'informations quand j'en ai eu besoin, je me suis dit que mon expérience pourrait servir.
Dès le début de ma grossesse, mon choix était fait : j'allaiterais mon enfant. Je n'ai pas vu spécialement de mamans allaiter dans mon entourage mais c'était quelque chose que j'avais envie de tenter.
Lorsque Nina est née, nous avons été de suite peau à peau, pendant plusieurs heures (les sages-femmes nous avaient même oubliées, nous abandonnant à notre intimité !). Nina n'a jamais réussi à trouver le sein toute seule, ou tout du moins à le prendre. La sage-femme est venue nous aider un peu en voyant que Nina tatonnait, mais sans succès. On m'a alors dit : "Tant pis, ce sera pour plus tard..."
Sauf que plus tard, c'était déjà presque trop tard... Malgré diverses tentatives les premiers jours, Nina ne réussissait pas à téter ou bien nous n'arrivions pas à l'aider... Toujours est-il qu'elle ne mangeait pas et a fini par être déshydratée. Décision a alors été prise de lui donner un peu de lait artificiel, en complément, pour ne pas abandonner totalement l'allaitement.
L'équipe de l'hopital de Cahors me sentait motivée pour réussir et voulait donc m'encourager dans ma démarche. Une sage femme ou une puéricultrice venait me voir pour chaque mise au sein, pour m'aider, me conseiller, me montrer diverses positions et aider Nina à enfin prendre ce sein... C'était laborieux mais au bout de mes six jours d'hospitalisation, cela semblait en place, Nina avait repris du poids et nous sommes donc rentrées à la maison. La montée de lait tarder à se faire, mais le gynéco m'a conseillé de prendre du galactogyl pour stimuler.
Nina s'endormait systématiquement à chaque tétée, elle cherchait beaucoup avant d'arriver à prendre le mamelon et à le têter.
Alors qu'elle n'avait que 15 jours, elle s'est mise à pleurer à chaque mise au sein, il nous (parce qu'Olivier était là pour essayer de m'aider) fallait une heure pour qu'elle se mette enfin à téter pour finalement s'endormir quelques minutes après... Tant est si bien qu'elle a fini par passer 13h sans manger, et là, c'était trop.
Sans compter que j'avais de terribles crevasses sur les seins, je saignais à chaque tétée, et j'appréhendais donc à chaque fois.
J'ai foncé chez le médecin pour me faire prescrire un tire-lait et à la pharmacie acheter un lait de complément et nous avons pris la décision de passer au biberon, tant pis pour la mise au sein, si j'arrivais à lui donner mon lait au biberon et qu'elle mange enfin, cela me suffisait.
Je me suis vite rendue compte que je n'avais vraiment pas beaucoup de lait alors que Nina se jetait sur le lait artificiel, parce qu'elle avait vraiment faim.
Nous avons donc commencé un "tire-allaitement" mixte : nous alternions le lait que je tirais avec le lait artificiel. Et Nina s'est enfin mise à prendre du poids et à aller mieux.
Après de nombreux efforts, j'ai réussi à suffisamment stimuler ma lactation pour, au bout de deux mois, pouvoir nourrir Nina exclusivement au lait maternel. J'ai même réussi à faire des réserves dans mon congélateur avant de reprendre le boulot.
Reprise que j'appréhendais, de peur de ne plus avoir assez de lait, alors que je m'étais fixée comme objectif les 6 mois de ma fille.
Et finalement, j'ai pris mon rythme : un tirage le matin au réveil, un tirage le midi au boulot, un tirage le soir en rentrant et un tirage au coucher... Et j'ai tenu 23 semaines (c'est à dire jusqu'aux 5 mois et demi de Nina) !
La pédiatre m'a félicitée car elle m'a dit qu'il était admirable de pouvoir continuer un allaitement maternel exclusif en ayant repris le boulot et que même si j'arrêtais avant les 6 mois, je pouvais être fière de moi.
Ceci dit, au fond de moi, je reste sur un sentiment d'échec. Parce que je n'ai pas su mettre ma fille au sein et l'aider à téter... Parce que j'aurais du être persévérante et me rendre compte que mes crevasses étaient certainement dues à une mauvaise position (mais nous en avons essayé tellement pour que Nina parvienne enfin à téter !)
Même si j'ai reçu la plupart du temps de bons conseils à la maternité de Cahors, je sais également aujourd'hui qu'ils n'étaient pas tous bons (vouloir à tout prix pincer le sein pour aider Nina à le mettre dans sa bouche ou bien lui maintenir la tête pour qu'elle reste près du sein n'étaient pas de bonnes idées, à mon avis, et pourtant, c'est ce qu'a fait une des personnes lors de mon séjour, mais c'est la seule qui s'y soit prise ainsi).
Je recommande d'ailleurs la lecture de "L'allaitement", du docteur Marie Thirion.
Dans les autres trucs qui m'ont aidée à stimuler ma lactation, il y a le bien connu Galactogyl qui m'a permis une ou deux fois de donner un coup de pouce, à condition d'en prendre énormément sur une courte période.
Sans oublier la tisane d'allaitement, dont j'ai bu des dizaines et des dizaines de litres à longueur de journée et bien sur les dizaines et dizaines de litres (jusqu'à 5 par jour) d'eau.
Et pas de secret : pour stimuler, il faut tirer ! Plus souvent, plus longtemps...
Je me suis par ailleurs rendue compte que le tire-allaitement était un choix fait par beaucoup de femmes.
Cela en choquera surement certains, mais pour ma part, cela m'a permis, même si j'ai échoué pour la mise au sein, de donner ce que je pouvais donner de meilleur à ma fille, et dans la limite de mes compétences.
Bien sur, je retenterai l'expérience pour le numéro 2; mais chaque chose en son temps !
Voilà pour le grand déballage, mais sait-on jamais, cela pourra peut-être servir à d'autres mamans ;)
Bonne journée !